LES HABITANTS PASSAGERS

Laurent Ballot, jardinier botaniste, coresponsable de l’École de Botanique du Jardin des Plantes de Paris et Emmanuelle Ducrocq, artiste plasticienne (emmanuelleducrocq.blogspot.fr) vous souhaite la bienvenue sur ce blog sur lequel nous allons relater au fur et à mesure nos rencontres et nos actions lors de cette résidence mission. Elle s'intitule "Les habitants passagers", elle est portée par la Communauté d'Agglomération de Lens Lievin dans le cadre du dispositif "Arts de jardin en sol mineur" du Pays d'Art et d'Histoire. Nous sommes invités à intervenir sur quatre cités minières : cité 10 à Sains en Gohelle, cité 9, cité des Provinces et cité 12/14 à Lens avec comme mission de porter et partager notre regard sur les jardins des cités qu'ils soient privés ou publics afin que les habitants se les réapproprient, individuellement ou collectivement. Yann Cussey, responsable adjoint du Pays d'Art et d'Histoire de Lens Liévin nous accompagne tout au long du processus ainsi que Laura Descamps, chargée de médiation culturelle et des relations avec le public. Dans chaque cité, plusieurs partenaires sont présents pour soutenir et enrichir la résidence : Commune de Sains en Gohelle, Commune de Lens, SIA Habitat, Maisons et Cités, Culture Commune, Porte Mine et Louvre Lens.

Le 9 mai 2017

Pour annoncer la résidence, nous avons choisi cette photographie prise en 2016 par Emmanuelle Ducrocq à Marrakech au Maroc où elle est née. Pour nous, c'est important d'où l'on vient pour enrichir notre manière d'habiter où l'on est. Cette photographie nous permet d'évoquer plusieurs réflexions que l'on souhaite partager avec vous. 

"Les habitants passagers", c'est nous, pendant ces prochains mois dans les quatre cités minières mais c'est peut-être également vous qui êtes de passage dans une des cités, dans une des deux villes, dans ce département, dans cette région ou ce pays et c'est évidemment nous tous qui sommes de passage sur terre...

Aussi, chaque habitant de chaque maison a un jardin. Chaque cité peut être lu comme un grand jardin avec tous ces jardins individuels et ces espaces publics. Et la terre, en référence à Gilles Clément, paysagiste et sa vision de "jardin planétaire", peut être regarder comme un jardin. En portant un regard sur chacun de nos jardins, on porte attention à ce qui nous dépasse mais nous nourrit : la planète "terre". 

Le 31 mai 2017

Pour nous déplacer et signifier notre présence dans les cités, nous avons décidé de nous déplacer à pied mais également en vélo avec un signe distinctif. Dans la continuité de la photographie prise au Maroc, je cherchais un globe à installer sur le vélo. Je vais à la Maison de l'Astronomie à Paris et de fil en aiguille en expliquant mon projet, le vendeur m'offre cette sphère dite "inutilisable" et voilà ! 

Le 9 juin 2017

Nous commençons notre résidence au 8 rue d'Arles ce qui nous permet de devenir des "Habitants" même si on est de passage à Sains en Gohelle . Tout au long de la résidence, nous mettrons en avant le fait d'être logés au sein d'une cité car la maison et le jardin deviennent tout naturellement une source d'inspiration, notre atelier de création pour des gestes artistiques mais aussi nous permettent un ancrage important pour rencontrer les habitants et vivre la cité. 

Depuis notre arrivée sur le territoire, des éléments ou des usages émergent puis s'imposent pour nous inspirer et guider nos projets d'intervention. 

Déjà, nous sommes impressionnés par la vastitude des cités. Les maisons à un étage maximum, avec leurs jardins relativement grands et les nombreux espaces publics ouverts contribuent à ce sentiment. De ce fait, la cité minière produit un paysage typique. C'est un paysage. 

Ensuite, nous notons que chaque cité de manière différente fait l'objet de rénovations ou de constructions nouvelles tout en ayant des maisons murées, parfois totalement délaissées. Deux mouvements opposés et symboliquement fort. 

Puis, en marchant à travers la cité, nous découvrons qu'effectivement peu de jardins sont cultivées soit par des plantes d'ornements soit des plantes utiles. La plupart semblent une extension de la maison pour y vivre ou une aire de jeu consacré uniquement pour les enfants ou tout simplement, un lieu entretenu au minimum sans usage. 

Enfin, nous sommes marqués par les limites de jardin qui est non seulement un élément de jardin essentiel pour le jardin en tant que tel mais aussi pour la cité toute entière comme élément du paysage. 

Affaire à suivre !